La retraite dorée de Sarko

Le Président "de tous les Français" n’y est pas allé de main morte. A peine sa victoire était-elle proclamée que l’homme désireux de décomplexer la droite affichait ostensiblement son goût pour le luxe et l’argent. Sa première faute ?

Et vogue la galère... 53% des suffrages, près de 19 millions de voix sur son nom et pourtant Nicolas Sarkozy s’est gardé de tout triomphalisme dimanche soir. La victoire modeste donc. En apparence. Mais pour ce qui est de la modestie dans les actes, il faudra repasser...

La victoire dans la poche, Nicolas Sarkozy se rendait en effet directement au Fouquet’s, resto select par excellence sur les Champs-Elysées, pour fêter, en toute simplicité, son succès, entouré de quelques proches. Pas n’importe qui, pas du tout venant. Du VIP 24 carats : l’exilé fiscal en Suisse Johnny Hallyday et madame, Jean Reno, Bernard Laporte... Le gratin sarkozyste en quelque sorte pendant que la populace massée place de la Concorde était condamnée à attendre son héros en subissant Mireille Mathieu, Faudel, Enrico Macias, ou encore Bigard...

Des amis qui lui veulent du bien

Un petit discours, deux ou trois accolades, un salut à ces artistes qui sont passés outre la pensée unique et retour au Fouquet’s, cette fois pour passer la nuit dans le palace flambant neuf appartenant au groupe Barrière. Echange de bons procédés, Sarko, et toute sa petite famille, étaient invités par le patron du groupe Lucien Barrière, un ami de Neuilly, Dominique Desseigne dont l’épouse, décédée en 2001, était, elle, une amie d’enfance de Cécilia...

Prix de la nuit au Fouquet’s Barrière : 700 euros pour la chambre la plus modeste, 4000 pour une suite luxe... Mais ce n’était pas fini. Lundi matin, Nicolas Sarkozy, femme et enfants s’envolaient, en jet privé (prêté ?), vers Malte pour passer quelques jours sur un yacht de 60 mètres qui mouille à côté de celui de l’oligarque russe Abramovitch. Un yacht qui est la propriété selon Capital de Vincent Bolloré, lequel, en ami, aurait prêté au nouveau chef de l’Etat son frêle esquif idéal pour décompresser. Un bateau qui en temps normal est loué à la semaine pour la modeste somme de 173 693 euros...

Pour le socialiste Jean-Luc Mélenchon, "c’est un autre monde". Sarkozy est le "président du CAC 40", a-t-il poursuivi.

Entre ce luxe ostensiblement affiché et les discours adressés à la "France qui se lève tôt" ou à "ceux d’entre nous qui ont mis un genou à terre", plus qu’un fossé, c’est un monde qui existe dorénavant. Faut-il voir dans ces symboles "malheureux" une provocation de celui qui revendique son appartenance à une droite décomplexée ou la simple erreur de perception d’un homme qui ne mesure décidément pas à quel point il est éloigné de la vraie France ? Quand on connaît le fin stratège qu’il est, on est tenté de penser que Sarko s’est tout simplement montré tel qu’il est. Ça promet... "Je ne vous trahirai pas", qu’il disait...

CharlyBishop

Comments

[Sanction]

Ca c'est le candidat de la rupture, il y a pas de doute !