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21 mai 2007

Pour un Congrès de Tours d'unification

affiche2

"Nous n'avancerons qu'en nous unifiant": le sens de cette phrase de Teilhard dépasse évidemment, mais donc inclut, l'évolution politique de l'homme en général et de chaque groupe humain en particulier. Elle évoque deux actions agissant dialectiquement l'une sur l'autre.

Pour avancer, pour aller en avant, pour imaginer et construire un avenir, il faut nous unir entre nous et nous unir au monde, il faut "être plus" (1), c'est-à-dire être ensemble. Mais aussi: si nous avançons, si nous regardons dans la direction de l'avenir, en avant, sans oublier le passé mais sans en être prisonnier, alors nous pourrons nous unir entre nous et avec le monde.

Rassemblons-nous, dans la richesse de nos diverses personnalités, pour avancer, c'est-à-dire créer un avenir humain et, du même élan, avançons déjà pour nous rassembler, pour faire de la somme de nos énergies une énergie nouvelle, plus forte et plus exigeante. Plaçons-nous dans une perspective de mouvement, ne restons pas statiques. L'immobilité, le statu-quo, la guerre des tranchées, la défense des positions acquises comme seule perpective, le repli sur soi, cela ne suffira pas pour endiguer et faire refluer la vague réactionnaire et construire un avenir, "un socialisme, à visage humain" (2). Le mouvement comporte un risque, c'est un pari que de croire que "tout ce qui monte converge" (1), mais l'immobilisme est pire car ne pas avancer dans ce monde c'est reculer. N'attendons pas d'être d'accord sur tout pour nous mettre en chemin.

L'idéal qui nous anime, qui nous est commun, une société où l'homme prime sur l'économie, le travail sur le capital, le tout sur le partiel, l'avenir sur le passé, cet idéal doit être "plus réel que le réel" (3) car le réel est du passé fossilisé, quelque chose sur lequel nous n'avons pas prise, que nous devons comprendre mais pour nous en libérer. Seule la construction de l'avenir est digne de notre action et source "de cohérence, de fécondité" (1), et donc susceptible de nous réunir, de nous rassembler, de nous unifier. L'horizon est certes chargé de nuages, qu'importe ! c'est en marchant que nous découvrirons le ciel derrière eux.

A condition que chacun - groupe, association, syndicat, parti, militant, simple citoyen, - soit persuadé que l'union enrichit, qu'il a quelque chose à apprendre de l'autre, qu'il doit renoncer à faire prévaloir en tout son propre point de vue. Cet apprentissage est d'abord le fruit de la commune action dans la commune espérance d'un monde où la compréhension, la coopération, la cogestion l'emportent sur l'individualisme, "la concurrence de tous contre tous" (4), les égoïsmes et les dominations de classe, de nation, de religion ou de race.

Comment mettre en oeuvre cette grande ambition, cette "certaine idée de la France" (5) ? Aujourd'hui, si la gauche sait d'où elle vient, elle ne sait pas où elle va. La gauche gestionnaire, obnubilée par la ligne de "gestion loyale" (6) des "dérives du présent" (4) n'en peut plus des concessions au marché, au libéralisme économique, à la loi de la croissance pour la croissance, qui lui ont fait perdre son identité, et donc sa crédibilité. La gauche transformatrice quand à elle a oublié que le parti n'est pas une fin en soi mais un moyen au service d'une cause. Le parti de demain n'est d'ailleurs pas celui d'aujourd'hui: "naissant du sol de la société moderne" (7), sans doute revêtira-t-il une forme inédite, plus réseau transversal autogéré par les afhérents, et doté d'une coordination souple, que parti centralisé comme les partis actuels regroupés autour de professionnels de la politique.



Aider la gauche gestionnaire à retrouver une identité de gauche plutôt que de se perdre dans le marécage centriste, aider la gauche transformatrice à se fédérer plutôt que de se livrer à d'incessants règlements de comptes, aider à l'union des deux gauches dans l'exercice des responsabilités plutôt que de continuer l'une à faire le consul et l'autre le tribun, et pour cela promouvoir le dialogue plutôt que l'anathème , la recherche d'accords de fond plutôt que du plus petit dénominateur commun, la prise en compte des différences qui enrichissent plutôt que la recherche de l'hégémonie qui appauvrit, l'intervention de la base plutôt que les projets imposés d'en haut: telle est ma gloire !

Le Congrès de Tours en 1920 a vu la scission entre communistes et socialistes; les leçons du passé, les dangers du monde, les risques qui pèsent sur notre terre, la nouvelle ligne que la réalité trace entre croissance et sens de la vie, entre réformes et révolution, n'indiquent-ils pas que le moment est venu de se fixer l'horizon d'un Congrès de Tours à l'envers, pour unir "les hommes de bonne volonté" (8) ?



(1) Teilhard de Chardin
(2) Selon la belle expression du "Printemps de Prague" en 1968
(3) Fichte
(4) Garaudy
(5) De Gaulle
(6) Blum
(7) Marx
(8) et les femmes.  Romain Rolland
  Alain - email : 3alain@gmail.com      - http://dialogues.canalblog.com

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Commentaires
A
Le blog "Dialogues" est remplacé par le blog "Independances". Je vous le signale pour que vous mettiez vos liens à jour...<br /> Salut et fraternité.
C
"....A l'échelle internationale, je ne me souviens pas d'exemple où l'un de ces courants ait jamais participé à une action politique unie quelle qu'elle soit. Ni bien sûr à une action gouvernementale, s'agirait-il seulement d'un simple soutien...."<br /> <br /> On peut reprocher certaines choses à ces courants, mais il est utile des fois de ne pas critiquer par ignorance. Cherches un peu, et tu verras que ce que tu dis est inexact et que construire un raisonnement sur une connerie n'aide pas au débat.<br /> <br /> Ils ont participé à des gouvernements, en ont soutenu , etc...<br /> <br /> Il serait utile d'avoir une critique sur le fond et non un truc superficiel bâti sur des fantasmes.<br /> <br /> Il y a des choses à critiquer sur l'orientation de la LCR mais certainement pas la volonté de ce parti de ne pas participer à des alliances indignes. <br /> <br /> Pas besoin d'être à la LCR pour se rendre compte que s'allier avec des gens qui font du mal aux travailleurs n'aide en rien à avancer.<br /> <br /> La rupture d'avec le PS en est un symbole, mais c'est plus en nous une rupture avec des conceptions gestionnaires bureaucratiques, sans contrôle réel qu'il faut amorcer.<br /> <br /> Par ailleurs effectivement ils ne s'intéressent plus assez à ce qui se passe dans les autres courants politiques et c'est dommage.<br /> <br /> Mais autant le dire, la gauche serait mal actuellement sans ce flanc gauche et son porte-parole.
B
La LCR nous disait hier : pas d'unité, nous avons des désaccords de fond.<br /> Elle nous dit aujourd'hui : nos résultats électoraux mirifiques prouvent la justesse de notre tactique, comme celle de notre stratégie. L'unité est possible si vous adhérez à la LCR.<br /> <br /> Au dela de la provocation, raisonnons.<br /> <br /> A) Elections.<br /> le score d'Olivier Besancenot à l'élection présidentielle est certes bon. Mais ceci doit être relativisé par de nombreux "bémols".<br /> <br /> 1 Il n'y a pas une seule mesure proposée par la LCR qui n'ait été proposée également par Bové , par LO et par le PCF. <br /> Mais la LCR, comme LO, se distinguait en refusant d'avance toute alliance avec qui que ce soit, et toute ambition gouvernementale.<br /> C'est sous cet angle que l'on peut additionner les voix de LO et celles de la LCR et constater qe ce type de candidature a perdu, depuis 2002, un million de voix. Une partie des voix de LO se sont reportées sur la LCR, ce qui a permis à cette dernière de maintenir un score modeste, mais supérieur à celui du PCF et de Bové. Pour quelle raison Olivier Besancenot a-t-il davantage convenu à cette frange d'électeurs qu'Arlette dans son dernier tour de piste ? On se perd en conjonctures !<br /> <br /> 2 Aux élections législatives, la LCR a présenté des candidats à peu près partout, selon la ligne "nous tout seuls, contre tous", et a obtenu environ 320 000 voix, comme LO, soit un peu plus que le quart du score du PCF dont quelques candidatures ont été partiellement unitaires. L'argument du succès électoral, qui de toutes façons ne prouve pas grand chose, peut dans ce contexte difficilement être maintenu !<br /> <br /> B) La "gauche".<br /> <br /> Pour justifier son refus de participer à la recherche d'un candidat anti libéral unique, la LCR a mis en avant l'extrême danger d'une participation gouvernementale des anti libéraux à un gouvernement social libéral dirigé par les socialistes. Même si, en termes de pronostic, cette affaire fait au moins sourire, la question des relations "à gauche" est réelle et nous la mettons bel et bien à notre ordre du jour. Ainsi qu'il est dit dans le document "ambitions et stratégies" les anti libéraux ne participeront ni à un gouvernement, ni à un pacte majoritaire à l'Assemblée sur la base d'un programme qui ne serait pas ouvertement et clairement anti libéral. Cela laisse ouvertes différentes questions :<br /> pouvons-nous nous désister pour un candidat "de gauche" (socialiste-libéral, ou vert-libéral, voir, radical de gauche) dans une élection ?<br /> pouvons-nous envisager de participer à des listes électorales aux municipales avec les mêmes ?<br /> Ces questions sont sérieuses, nous avons l'intention d'en débattre ouvertement, et la LCR est bienvenue pour ce débat. Qu'au moins, si un désaccord subsiste, ce soit un véritable désaccord, précisément énoncé, et non une série de faux prétextes.<br /> <br /> C) Leçons de l'histoire...<br /> <br /> La LCR, Lutte ouvrière, le Parti des Travailleurs sont trois organisations qui se réclament du courant trotskiste, et n'ont jamais pu s'unir (je mets à part une candidature commune LCR-LO sans lendemain) sur quoi que ce soit, en quatre vingt ans (le trotskisme est né en 1927)<br /> . <br /> A l'échelle internationale, je ne me souviens pas d'exemple où l'un de ces courants ait jamais participé à une action politique unie quelle qu'elle soit. Ni bien sûr à une action gouvernementale, s'agirait-il seulement d'un simple soutien. <br /> <br /> On peut en tirer la leçon suivante : ces organisations sont les bienvenues dans un front unitaire, mais ne rêvons pas ! <br /> <br /> Nos principaux partenaires potentiels sont (à mes yeux) la gauche du PS (PRS), et le PCF. Et bien sur de simples citoyens, parmi lesquels des militants de la LCR.<br /> <br /> Jean-Pierre Boudine<br /> "Qui suit un autre, il ne suit rien" (Montaigne)
B
J'ai été, en lisant les deux projets d'appel, véritablement frappé de stupeur !<br /> On dirait que ce "Secrétariat" (???) entend continuer comme par le passé, comme si de rien...<br /> <br /> La première chose qui doit avoir lieu à l'ouverture des assises, c'est l'élection d'un "bureau des assises" élu.<br /> <br /> Ensuite, un ordre du jour doit être discuté et voté.<br /> <br /> A la fin des Assises, un bureau provisoire sera également élu, mandaté pour mettre en oeuvre les décisions.<br /> <br /> Il doit être absolument clair pour tout le monde que le temps où des camarades s'autorisaient à s'autoriser, à mettre certaines motions en discussion, à en faire disparaître d'autres, à faire pleuvoir des candidatures pour noyer celles qui avaient un sens, à proposer au vote des collectifs des candidats sans leur accord (Wurtz) tout en faisant disparaître le nom du seul candidat qui pouvait nous unir (Bové, absent de la liste publiée en novembre par Claude Debons), que ce temps est terminé.<br /> <br /> Nous avons besoin d'une discussion politique approfondie et adulte, en particulier pour parler des relations avec le PS, en vue des prochaines municipales, également en vue de nos rapports avec le PCF, qui va tenir prochainement son congrès avec au centre la question des alliances.<br /> <br /> Toutes ces questions sont absentes du projet d'appel, mais là n'est pas l'essentiel.<br /> <br /> L'essentiel c'est que ce "secrétariat" n'a à l'heure présente AUCUNE légitimité, y compris pour mettre en discussion un texte remarquablement vide.
G
Bonjour,<br /> <br /> Oui, il est indispensable que ttes les forces politiques ANTILEBERALES ' LA GAUCHE de la GAUCHE ' s'unissent s/s la meme etiquette et que chaque parti defend ses objectifs a sa maniere.<br /> Si on est disperce, c'est du chacun pour soi et c'est perdu d'avance ...<br /> les electeurs nous rejettent et votent pour la DROITE.<br /> Voici la PREUVE avec l'election de SARKO a la Presidence .<br /> Sarko a su faire ce qu'il fallait 'FAIRE REVER LES 53% des citoyens ' aux electeurs et que les antiliberaux ' LA GAUCHE de la GAUCHE n'ont pas pu et su faire .<br /> <br /> Mais Sarko oubli une chose : Le REVE est un EFFET de courte duree, demain (dans les prochains mois...) les Francais vont se reveiller et les choses vont bouger dans l'autre sens ...PLUS SOCIAL et PLUS SOLIDAIRE ...rejointront nos POSITIONS POLITIQUES .<br /> A ce moment LA, ESPERONS QUE LA GAUCHE de la GAUCHE SERA PRETE pour renverser LE COURS DES EVENEMENTS .<br /> MAIS Il sera trop tard, les GOUVERNANTS de DROITE SONT DEJA EN PLACE pour appliquer une politique LIBERALE de regression sociale.<br /> <br /> FRATERNELLEMENT . GSO
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