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6 octobre 2009

Plus de deux millions de Français sont allés glisser leur bulletin de vote dans l'urne.

ANALYSE - Plus de deux millions de Français sont allés glisser leur bulletin de vote dans l'urne. Retour sur une leçon de communication...

La mobilisation autour de la votation a étonné tout le monde, y compris les plus engagés. Olivier Besancenot, chef de file du NPA, s'est dit «surpris» ce lundi matin à l'annonce du nombre de votants. Même avis du côté de Jean-Luc Mélanchon, président du parti de gauche, de Benoît Hamon, porte-parole du PS, et des organisations syndicales ayant chapeauté le scrutin. Ces dernières parlent d'un «rassemblement historique». Entre un réseau de communication bien ficelé et un contexte économique difficile, tous les ingrédients étaient réunis pour mobiliser les Français.

Un «système D» bien ficelé
Soixante-deux organisations syndicales, associations, élus se sont mobilisés pour amener les Français jusqu'aux urnes. Un travail de terrain pour les différents acteurs qui ont mené campagne chacun dans leur coin. «Il n'y a pas eu de centralisation de la communication», assurent les organisateurs. «Le mouvement n'a pas été politique, ajoute Bernard Poisson de la CFTC Poste, ça a été le "système D" et c'est pour cela que ça a fonctionné». Si chacun semble avoir communiqué dans son coin, le comité national contre la privatisation de la Poste avait tout de même mis en place de menus moyens. Notamment un site Internet présentant l'ensemble des raisons de l'appel au vote. De vastes campagnes d'affichages ont aussi été menées un peu partout en France.

Les mairies ont joué les relais
Les mairies ont également joué un rôle primordial dans la mobilisation autour de la votation. Certaines ont accepté de mettre à disposition une urne devant ou dans leurs locaux. D'autres sont même allées jusqu'à afficher la date de la votation sur des panneaux lumineux en ville et à poster un appel sur leur site Internet.

Dans le 2e arrondissement, le maire (Verts) du 2e arrondissement de Paris, Jacques Boutault, a mis à disposition des locaux pour les réunions du comité national contre la privatisation. «Il m'a semblé tout à fait normal que les mairies relaient cette information, mais aussi qu'elles soutiennent cette initiative qui vise à défendre l'avenir de notre service», explique-t-il, en précisant qu'aucun moyen financier du budget de la mairie n'a été utilisé.

La Poste, une entreprise à part
Le succès de la votation citoyenne tient aussi à l'attachement profond des Français pour La Poste. C'est en tout cas ce qu'expliquent les organisateurs du vote. Pour Bernard Poisson, responsable de la CFTC Poste, «La Poste, c'est autre chose qu'une simple entreprise. Les gens y sont attachés, même si souvent ils ne savent pas bien pourquoi. Il y a un lien affectif», confie le syndicaliste à 20minutes.fr. Bien souvent seule présence de l'Etat et seul service public dans les zones rurales et périurbaines, la Poste joue un rôle de relais auxquels les Français se sentent fortement liés. «Il s'agit bel et bien d'un vote d'attachement, ajoute Frédéric Dabi, directeur du département opinion publique de le l’institut de sondage IFOP, d'autant plus dans un contexte économique qui est difficile».

Une valeur sûre dans un contexte de crise
Les citoyens «se sont rendu compte, avec la crise que nous traversons, de la fragilité des systèmes basés sur la rentabilité des capitaux», reprend Jacques Boutault. «Pour eux, ce service public est une valeur sûre qu'ils ne veulent pas voir disparaître», conclut-il. «Les ménages les plus fragiles craignent de devoir payer et interprètent» ce projet du gouvernement comme «une attaque au modèle social français», analyse Frédéric Dabi.

Un vote de défiance
Les Français sont donc méfiants face au projet du gouvernement. Pour Bernard Poisson, le scrutin «a cristallisé un certain nombre de mécontentements des citoyens» face à la politique actuelle. «Ce vote est aussi le signe que les Français ne veulent pas d'une politique libérale.» Un point de vue que partage le maire du 2e arrondissement de Paris: «Les Français se rappellent les promesses faites lors de l'ouverture du capitale de France Télécom. Le gouvernement avait promis que l'entreprise ne serait pas privatisée, c'est pourtant ce qu'il s'est passé (...) De plus, on a beaucoup parlé de cette entreprise (France Télécom): la vague de suicides qui la touche est le premier sujet de conversation* des Français en ce moment», ajoute Frédéric Dabi, selon qui les Français «sont inquiets de l’effet d’une privatisation».

>> Etes-vous attachés au service public de la Poste? Etes-vous inquiets des effets d'une éventuelle privatisation? Donnez-nous votre avis dans les commentaires ci-dessous...

*Selon le baromètre Ifop-paris match à paraître jeudi

Maud Descamps

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