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5 juin 2007

Economie / riches / Sarkozy

                  

[extrait] Liberation.fr

"Les réformes qu'entend mettre en oeuvre le gouvernement Fillon privilégient les gros revenus et pourraient coûter près de 4 milliards à l'Etat."
"Ces mesures risquent de coûter près de 4 milliards d'euros à l'Etat. «Le bouclier à 50 %, plus la modification de l'ISF et les successions, auquel il faut ajouter la défiscalisation des heures supplémentaires et la déduction des intérêts d'emprunt, vont coûter pas loin de 13 milliards d'euros», selon Drezet. Ce qui revient à tirer un trait sur le produit annuel de la taxe d'habitation... Que la gauche et les syndicats s'offusquent n'est pas surprenant. Ce qui l'est plus, c'est que même à droite on traîne des pieds. Les orthodoxes budgétaires sortent les calculettes et arrivent peu ou prou aux mêmes chiffres que la gauche. «C'est une révolution fiscale qui peut coûter très cher, note un député UMP. Surtout si tout ça n'a pas les effets espérés sur la croissance.» Derrière, difficile de tenir les engagements européens, de désendetter l'Etat, de baisser le taux de prélèvements obligatoires. Bref, de mettre en oeuvre l'autre volet économique du programme de Sarkozy."

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[extrait] Liberation.fr

Pierre-Cyrille Hautcoeur, directeur d'études à l'EHESS, détaille les possibles effets économiques des mesures fiscales du gouvernement.

"Les mesures fiscales présentées par le gouvernement Fillon auront-elles des effets positifs sur l'économie ?
Avoir des riches plus riches n'a pas beaucoup d'intérêt sur le plan macroéconomique. Leur propension à consommer est bien moindre que celles des classes défavorisées : un riche réinjectera moins d'argent dans l'économie que plusieurs personnes défavorisées à qui on aura reversé la même somme. En matière d'investissements, il ne faut pas non plus en attendre des miracles. Dans une économie ouverte comme celle de la France, l'investissement se finance aussi bien par des capitaux étrangers que français. Enfin, abaisser le bouclier fiscal à 50 % risque de privilégier d'abord ceux qui possèdent un gros patrimoine, comme les riches retraités. Et peu les jeunes entrepreneurs. C'est vrai aussi pour la réduction des droits de succession, dont les bénéficiaires et les héritiers ont en moyenne 52 ans.

Mais faire revenir des riches expatriés en France peut avoir un intérêt économique ?
Peu. Cela peut éventuellement avoir un intérêt pour le fisc français, en espérant que les nouvelles rentrées fiscales compensent la baisse générale. Mais c'est très improbable. Il est très difficile de dire combien de riches seront assez sensibles à ces baisses d'impôt pour revenir. Quoi qu'il en soit, le bénéfice pour l'économie sera assez marginal. Sauf à ce que les expatriés soient irremplaçables pour le développement de nouvelles entreprises.

Ne faut-il pas favoriser, par des mesures fiscales, la transmission d'entreprises familiales pour éviter qu'elles soient, par exemple, rachetées par des fonds d'investissement ?
D'abord, il faudrait être certain que les effets de ces fonds sur la gestion des entreprises sont si néfastes que ça. Aujourd'hui, on n'est pas encore au clair sur cette question : plusieurs études ont produit des conclusions très différentes. Ensuite, je ne suis pas sûr qu'il faille, fiscalement, encourager le capitalisme familial. Il n'y a en effet aucune raison pour que le fils d'un entrepreneur génial se révèle nécessairement un bon gestionnaire. L'histoire économique regorge d'exemples d'entreprises familiales qui se sont cassé la figure quand la transmission se restreint à la famille. Il faudrait au contraire réussir à dissocier l'entreprise de la famille en réfléchissant à des formules juridiques d'adoption de cadres dirigeants compétents.
Et favoriser l'accès à la propriété en rendant les intérêts d'emprunt déductibles de ses revenus...
Là, on peut être réservé sur le timing. Cette mesure risque de doper la demande, mais, comme l'offre d'appartements est limitée, cela va donc encourager la hausse des prix et une spéculation. Quant à la justification de fond, ce n'est pas en encourageant l'investissement dans la pierre que l'on va doper l'innovation et le développement économique.

Au final, selon vous, ces mesures ont peu de chances de stimuler la croissance française ?
On ne voit pas très bien en quoi tout cela va permettre de faire émerger de nouveaux entrepreneurs qui ont le goût du risque. A la rigueur, la seule mesure qui ne m'apparaît pas déraisonnable est celle qui encourage des contribuables qui paient l'ISF à investir dans les PME."

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