Derrière la “TVA sociale”, un projet antisocial
Les craintes exprimées semblent se révéler fondées : les exonérations massives d’impôts accordées aux plus ménages les plus favorisés par Nicolas Sarkozy et son gouvernement seront bien financées par une hausse de la TVA.
Chiffré entre 17,5 milliards d’euros (fourchette basse), le projet
fiscal de Nicolas Sarkozy se ventile notamment en un bouclier fiscal
permettant aux plus gros contribuables d’échapper à l’ISF (4
milliards), en la suppression des droits de succession (5 milliards)
permettant aux grosses successions d’échapper à l’impôt (pour les
petites successions, c’était déjà le cas), en une défiscalisation des
intérêts d’emprunts (4 milliards), en la défiscalisation des heures
supplémentaires (4,5 milliards) dont on connait des effets négatifs sur
l’emploi (une entreprise ayant plus intérêt, avec ce dispositif, à
faire faire des heures supplémentaires qu’à réaliser de nouvelles
embauches).
Ce projet inefficace et onéreux sera bien financé par une augmentation
de la TVA. François Fillon, premier ministre, a indiqué hier qu’il
souhaitait “ouvrir le chantier de la TVA sociale”. Impôt sur la
consommation des ménages, la TVA s’applique à tous, indépendamment des
conditions de revenu. Il concerne cependant en priorité les ménages qui
consacrent la part la plus importante de leur revenu à la consommation
(et non à l’épargne), en l’occurrence les ménages appartenant aux
classes moyennes et populaires.
La TVA est donc d’un impôt antisocial dont l’augmentation se traduira
mécaniquement par une augmentation des prix à la consommation
supportée, d’abord, par les ménages les moins favorisés. La
TVA n’a rien de social (…). Les 20 milliards de cadeaux fiscaux
annoncés pour les plus privilégiés seront donc financés par une
augmentation de l’impôt sur la consommation.
Sous couvert de TVA sociale, c’est bien un projet antisocial qui est
à l’oeuvre. Plus que jamais, le deuxième tour de l’élection législative
de dimanche prochain se pose comme l’unique occasion donnée aux
français de se protéger des dérives à prévoir du coté de l’UMP.
Philippe