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11 juillet 2007

Au profit des riches

sarkozy_fouquets


Le gouvernement veut maintenant mettre en œuvre sa politique. Les travaux de démolition ont commencé dès cet été, avec la session parlementaire ouverte ce mardi 3 juillet. L’été est régulièrement propice aux mauvais coups, gageons que la version 2007 ne dérogera pas à cette sinistre tradition. Au programme de la session extraordinaire, quatre projets de loi emblématiques de la politique de Sarkozy. La loi dite en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat, représente, en fait, un vaste plan de nouvelles exonérations au bénéfice des plus riches.

La gouvernance et les nouvelles compétences des universités visent l’achèvement du processus de privatisation et de mise en concurrence des universités. Enfin, la loi sur le dialogue social et la continuité du service public de transport est une attaque gravissime contre le droit de grève.

Le premier de ces textes sera débattu du 10 au 13 juillet. Il est présenté par la très libérale ministre de l’Économie, Christine Lagarde, comme une série de mesures pour « redonner toute sa place au travail comme valeur, comme outil d’amélioration du pouvoir d’achat et comme instrument de lutte contre le chômage ». Il se situe dans la droite ligne du « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy.

Premier objectif affiché, l’augmentation de la durée du travail, présentée comme la condition essentielle de la baisse du chômage. Cette contre-vérité est assenée avec toute l’arrogance des économistes libéraux. La suite, de la même veine, présente le travail comme une marchandise - pour augmenter la durée du travail, il faut jouer sur l’offre et sur la demande. Il faut donc que patrons et salariés y gagnent, comme s’ils étaient à égalité ! On a donc un nouvel allégement de cotisations pour les entreprises sur toutes les heures supplémentaires et, parce que « l’accord du salarié facilite grandement le recours aux heures supplémentaires », il faut aussi que le salarié s’y retrouve. C’est la raison de la réduction des cotisations sociales et de l’exonération des impôts sur les heures supplémentaires et complémentaires pour les salariés.

L’exposé des motifs de cet article de la loi comporte plusieurs aveux. Les salariés ont besoin de voir leurs salaires augmenter, c’est une évidence. Ceux qui décident de la durée du travail sont les employeurs, et non les salariés auxquels la durée du travail est imposée. Tout au plus, leur acceptation facilite le recours aux heures supplémentaires, mais elle n’est pas indispensable. Pour gagner plus, il n’y a pas d’autre solution que d’augmenter les salaires. Répétons-le, l’exonération des cotisations sociales n’est pas une augmentation du salaire, c’est une baisse de ce dernier qui comprend à la fois le salaire net touché directement chaque mois et les cotisations finançant la protection sociale. Enfin, pour travailler toutes et tous et lutter contre le chômage, il ne faut pas allonger la durée du travail, mais la diminuer.

Les articles suivant de la loi n’ont pas grand-chose à voir avec l’emploi et le pouvoir d’achat, puisqu’il s’agit d’une succession de cadeaux fiscaux qui, comme toujours, ne concernent que les plus riches. Elles ont aussi une forte portée idéologique. Le crédit d’impôts sur le revenu, égal à 20 % des intérêts d’emprunt pour l’acquisition d’une résidence principale, veut concrétiser le projet du candidat Sarkozy d’une « France de propriétaires ». Mais elle ne sera d’aucune aide aux 3,2 millions de personnes mal-logées. L’article sur les droits de succession prétend « faciliter la transmission des patrimoines représentant le fruit d’une vie de travail ». Aujourd’hui, 90 % des successions entre conjoints et 80 % des transmissions en ligne directe sont exonérées.

Dans la réalité, les nouvelles mesures ne font qu’avantager les patrimoines les plus importants et elles permettent la transmission du fruit de l’exploitation du travail d’autrui et de la spéculation ! Le bouclier fiscal limitera, à partir de 2008, le niveau des impôts directs d’un contribuable à 50 % de ses revenus. C’est explicitement un cadeau fait à une poignée de privilégiés. Comme ce gouvernement n’est jamais à court d’idées cadeaux aux plus fortunés, l’impôt de solidarité sur la fortune peut, encore, être réduit, cette fois au prétexte du soutien aux PME, à la recherche, aux universités (autonomes !) Chacun de ces avantages, cumulables, peut atteindre 50 000 euros. Pour finir en beauté, les mesures qui conjuguent maigres aumônes et contrôle accru des bénéficiaires du RMI suivent immédiatement l’article, qui fait semblant de moraliser les parachutes dorés des grands patrons ! Tout un symbole de l’arrogance de ce gouvernement.

Frida Fuego

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