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19 mai 2008

L'alternative à gauche, organisons-la !

Nous célébrons l’anniversaire de Mai 68.

Le temps n’est toutefois ni aux commémorations, ni à la   nostalgie.

La planète s’est profondément transformée. Le capitalisme   se fait toujours plus prédateur. Les émeutes de la faim sont   le corollaire de l’enrichissement indécent d’une minorité de   privilégiés. Les crises financières s’enchaînent   et une catastrophe écologique se dessine. Bousculée par un nouveau   totalitarisme de marché, la démocratie s’étiole.

C’est à la refondation d’une politique d’émancipation   qu’il importe de s’atteler.

En France, le sarkozysme se heurte déjà à la résistance   du pays. Dans les entreprises du secteur privé, dans les services publics, à l’école,   d’amples mobilisations se font jour.

À quarante ans de distance, deux questions se reposent à nous   : quelles perspectives offrir à la colère sociale ? Comment la   volonté de changer radicalement l’ordre des choses peut-elle redonner   majoritairement le ton à gauche ?

À cet égard, chacun hélas peut le constater, il manque   toujours une force incarnant un projet alternatif.

Du côté de la majorité dirigeante du Parti socialiste,   les volontés hégémoniques se confirment, et avec elles   les tendances au renoncement social-libéral, inspirées des exemples   de MM. Blair ou Prodi. Mais la gauche de transformation sociale et écologiste   ne doit pas, elle, s’accommoder d’un statu quo qui lui interdit   d’espérer changer en profondeur la donne politique.

La menace du bipartisme devient plus forte, avec son choix mortifère   ramené à deux variantes de l’adaptation au libéralisme.   Tout cela peut nous conduire à des désastres comme celui que   vient de connaître la gauche italienne, incapable d’empêcher   le retour de Berlusconi aux affaires et littéralement disloquée.

Les municipales et les cantonales viennent pourtant de prouver qu’il   existe ici un espace comparable à celui révélé par   Die Linke en Allemagne ou d’autres expériences similaires en Europe.   Faute de convergence entre des traditions et des cultures jusqu’ici séparées,   faute de prendre en compte l’apport des mouvements sociaux et citoyens   ayant émergé depuis plusieurs années, le champ des possibles   demeurera inévitablement limité : aucune force constituée   ne peut rassembler autour d’elle seule.

Les échecs passés nous instruisent des difficultés de   l’entreprise. Nous n’en restons pas moins convaincus que c’est   le seul horizon porteur d’avenir.

Un cadre permanent pour faire front

Nous en appelons donc à l’affirmation d’une gauche enfin à gauche.   Qui n’oublie plus la nécessité de redistribuer les richesses.   Qui soit en phase avec les aspirations des salariés,   des quartiers populaires, des jeunes. Qui conjugue urgence sociale, urgence   démocratique et urgence écologique. Qui permette au peuple d’exercer   sa souveraineté dans tous les domaines. Qui place l’égalité entre   hommes et femmes au cœur de son projet. Qui milite pour un nouveau mode   de production et de consommation, soutenable et respectueux des équilibres écologiques.   Qui promeuve la construction d’une autre Europe et des rapports de codéveloppement   avec le Sud. Qui devienne, ce faisant, une véritable force.

Militants politiques, acteurs du mouvement social et culturel, nous pouvons   dès à présent agir de façon coordonnée.   Sans préalable sur les engagements des uns et des autres, construisons   un cadre permanent qui nous permette, ensemble, nationalement et localement,   de réfléchir aux moyens d’une vraie réponse politique   aux attaques de la droite et du Medef et d’aborder les grands rendez-vous   qui s’annoncent. D’ici l’été, que chacun et   chacune se saisisse de cette proposition sur le terrain. Et retrouvons-nous à l’occasion   d’un grand rendez-vous national en septembre, afin de prolonger ces échanges.

Premiers signataires :

Paul Ariès, Ariane Ascaride, François Asensi, Clémentine Autain, Christophe Barbillat, Francine Bavay, Hamida Bensadia, Pierre Bergougnoux, Jacques Bidet, Martine Billard, Jean-Jacques Boislaroussie, Patrick Braouezec, Bernard Calabuig, Yves Contassot, Eric Coquerel, Emmanuelle Cosse, Thomas Coutrot, Claude Debons, Bernard Defaix, Marc Dolez, Annie Ernaux, Jean-Claude Gayssot, Jacques Généreux, Susan George, Dominique Grador, Robert Guediguian, Michel Husson, Raoul-Marc Jennar, François Labroille, Frédéric Lebaron, Jacques Lerichomme, Philippe Mangeot, Roger Martelli, François Maspero, Gérard Mauger, Marion Mazauric, Daniel Mermet, Mohammed Mechmache, Philippe Meyrieu, Claude Michel, Yann Moulier-Boutang, Dominique Noguères, Michel Onfray, Christian Picquet, Christophe Ramaux, Yves Salesse, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Evelyne Sire-Marin, Emmanuel Terray, Rémy Toulouse, Marcel Trillat, Christophe Ventura, Marie-Pierre Vieu, Claire Villiers.

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Commentaires
A
La référence à Die Linke montre l'enjeu : créer avec d'anciens staliniens un parti qui se situe à droite du PS d'il y a 30-35 ans. <br /> <br /> L'alternative à gauche ne peut passer que par un bilan clair de la gauche du 20e siècle, en particulier de ses courants de trahison (majoritaires) d'une part, et des minorités ayant maintenu des positions de gauche réelles (anti-autoritaires, égalitaires, démocratiques, opposées à toutes les formes de capitalismes).
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