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5 septembre 2007

Nous nous battons tous pour les élèves

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Monsieur le Président,

Comment ne pas être d’accord avec vous sur la plupart des idées évidentes que vous venez de développer? Permettez-moi pourtant de rester sceptique sur la façon dont vous allez les mettre en place. Je partage votre avis sur l’un des «défauts de notre éducation traditionnelle […] d’opposer ce qui est manuel à ce qui est intellectuel». Mais quelles solutions concrètes proposez-vous pour changer les mentalités des parents qui préfèrent que leur enfant soit en échec dans une filière générale plutôt qu’en situation de réussite dans une série professionnelle ou technologique? Vous affirmez qu’ «il y a chez chaque enfant un potentiel qui ne demande qu’à être exploité»: d’accord, mais à quand une revalorisation des matières artistiques pour ces enfants dotés de talents qui ne sont pas reconnus? Vous dites que «nous ne pouvons pas accepter de renoncer à les éduquer à la première difficulté rencontrée»: je ne connais pas d’enseignant qui baisse les bras, nous nous battons tous pour aider les élèves en difficulté et c’est toute notre énergie que nous mettons pour leur donner leurs chances. Enfin, vous nous proposez de travailler plus. Je ne demande qu’une chose pour l’instant: faire le même travail sans gagner moins…

Anne, professeur d’anglais (collège-lycée) à Paris

L’école n’est pas un sanctuaire

Monsieur le Président,

Je voudrais à mon tour apporter le témoignage d’un enseignant ordinaire, instituteur de CM2 dans une école de petite ville. Voici maintenant vingt-cinq ans que j’enseigne, j’ai participé, subi, accompagné à peu près autant de réformes et encore plus de ministres. Ce que j’ai surtout constaté, au-delà de la question de l’école, c’est l’extraordinaire accélération de notre société. Nous avons tenté d’accompagner ce bouleversement mais l’école est avant tout le reflet, le réceptacle des tensions de la société. Elle n’est pas en ce sens un monde à part, un sanctuaire. Vous souhaitez «cultiver l’admiration de ce qui est beau, de ce qui est juste». Cela tombe bien, moi aussi. Vous indiquez comme piste la suppression de la carte scolaire. Je crois, M. le président, que vous faites erreur: cela permettra aux établissements de choisir leurs élèves et donc une ségrégation encore pire. Vous nous dites que «les moyens seront répartis en fonction des résultats des élèves»: vous creuserez ainsi davantage les écarts en donnant encore plus à ceux qui ont plus. Alors, faut-il ne rien faire? Certes pas. Travailler dans la cohérence entre équipes, restaurer les réseaux d’aide aux enfants en difficulté, développer la formation initiale et continue des enseignants, la maternelle, voilà ce que je vous demande, M. le président. Seulement ça coûte… Et d’après ce que j’entends, ce n’est pas à l’ordre du jour. Je vais retourner me battre aux côtés des petits CM2 auxquels, comme tous les maîtres, j’apprends le respect de soi et de l’autre, la tolérance, le goût de l’effort. Mais cela, M. le Président, vous avez l’air d’en douter fortement.

Joël Pehau, professeur des écoles, Orthez (64)

Vous avez été un bachelier modeste

Monsieur le Président,

C’est avec un grand plaisir que je lis votre lettre. Je vois que vous avez profité de votre retraite à Wolfeboro pour prendre en compte l’ensemble de nos revendications. Je cède au plaisir que m’ont procuré vos lignes. Après avoir lu la lettre de Guy Môquet à la rentrée, c’est la deuxième fois que l’émotion me submerge. Mais je suis pris d’un doute affreux. Est ce que tel un Raminagrobis vous essayez d’étendre l’ouverture à gauche au corps enseignant ? Dois-je oublier les 15000 suppressions de postes ? Dois-je me cacher les yeux pour ne pas voir fondre mon pouvoir d’achat ? Je doute…. Je me rappelle que vous avez été vous-même un bachelier modeste. Vous avez pu, malgré tout, arriver au sommet, prouvant que réussite scolaire n’est pas garantie de réussite dans le futur (le premier de la classe Juppé est resté sur la touche). Je ne veux pas vous faire procès d’intentions. Ayant lu attentivement votre prose, j’ai envie de vous dire «chiche». Aux actes, Président !

Frédéric, professeur de sciences physiques dans un lycée de Marseille (30 ans)


Enseigner, c’est aussi apprendre le doute

Monsieur le Président,

Certains passages de votre lettre m’ont dérangée dans l’idée que je me fais de mon métier. Vous opposez le savoir et la personnalité de l’enfant, semblant penser que nous nions le savoir lorsque nous plaçons l’enfant au centre de notre enseignement. L’attention à l’enfant n’empêche pas de lui enseigner ce qui doit l’être, et n’ «ébranle» pas «l’autorité du maître». Si celle-ci se trouve mise en cause, cela tient à l’évolution d’une société très individualiste. Sur la promotion sociale, vous estimez qu’elle a existé et ne fonctionne plus. Je pense, au contraire, que l’école a toujours eu du mal à remplir ce rôle. Aujourd’hui, elle s’adresse à tous. C’est un progrès qu’elle ne sait peut-être pas promouvoir. Je suis convaincue que la promotion sociale ne fonctionne qu’avec la mixité sociale. Or, votre mise en cause de la carte scolaire est dangereuse : si les gens choisissent leurs écoles, l’école finira par choisir ses élèves. Cela donnera une éducation à deux vitesses. Vous évoquez les «valeurs», nous appelant à enseigner ce qui est «bien» et ce qui est «mal». Pour moi, enseigner, c’est également apprendre le doute, apprendre à se poser des questions. Je vous trouve simpliste sur ce point, comme sur la notion de respect : se lever devant le maître, c’est une preuve de docilité, pas de respect. Je suis en revanche en phase avec votre passage sur les religions et la formation des citoyens, et sur le danger qu’il y a à spécialiser trop tôt les savoirs. Il aurait fallu le dire au précédent gouvernement, qui a remis au goût du jour l’apprentissage dès 14 ans… Pour finir, je trouve presque beaux vos propos sur l’ouverture de l’école aux arts, à la science… Mais je me demande comment remplir ces promesses avec moins de moyens, moins d’enseignants?

Gaëlle Bréhier, 33 ans, enseignante en CM2 à Lyon


Niveau de l'enseignement français

En France, on râle toujours à propos du système éducatif, et du niveau lamentable de nos élèves... Je sais, j'ai râlé aussi. Mais avant de tout dénier, il faudrait comparer notre niveau à celui d'autres pays. Nous ne sommes pas aussi lamentables qu'on le croît; notre système a ses faiblesses. Mais regardez le niveau de maths, d'économie, et même de langage (la dissertation est un exercice typiquement français et très valable). Dans certains domaines, la France a une réelle avance, qu'il ne faudrait pas perdre pour simplifier les programmes.

il faut aller sur le terrain !


"le quota adultes-élèves, surtout au lycée, est exorbitant". Partout où je vais je vois des classes de 30/35 élèves par prof, c'est trop, mais dans l'autre sens ! Ou alors quoi, il faudrait des classes de 40/50 élèves ? ? Ce monsieur a déjà essayé de faire cours devant une classe pléthorique ? J'en doute.


arrêtons de tirer à boulets rouges sur les professeurs

Je ne suis pas professeur, simplement "parent d'élèves -collégien et lycéen). Le métier de professeur est loin d'être évident par les "temps qui courent". C'est un métier qui "bouffe" psychologiquement... Beaucoup de personnes en dépression dans cette profession.... Je tire mon chapeau aux professeurs, à qui on demande souvent, non seulement d'enseigner mais, en plus de jouer le rôle "d'assistants sociaux" etc...afin de compenser les carences familiales diverses et le manque d'éducation... Donc arrêtons de tirer à boulets rouges sur les professeurs qui essaient de transmettre un savoir, tant bien que mal, à nos chères petites têtes ! Personne n' A à gagner dans ce combat....

 

 démagogie
On donne 15 milliards d'euros de cadeaux aux riches, et on impose aux fonctionnaires une cure d'austérité. Il nous faudrait travailler plus pour gagner plus : sous entendu on ne fiche pas grand chose t il y a largement la place pour travailler plus : eh bien non, c'est du boulot, beaucoup, et énormément de dépense nerveuse, mais tt cela est invisible. Et pour faire passer les 15 milliards on diminue les horaires des élèves : on accroît ainsi les inégalités, et on augmente de manière invisible la charge de travail des enseignants : 18 h à 5 classes ou 18 h à 6 ou 7 c’est beaucoup plus: pour le même salaire. Démagogie du roi des démagogues.



 

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