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7 septembre 2007

Préparer les luttes

araign_e

« Expliquer qu’il n’y a pas de problème de pouvoir d’achat en France, c’est se moquer du monde. » Sensible aux sondages qui indiquent que 28 % des Français seulement font confiance au gouvernement pour augmenter le pouvoir d’achat, Sarkozy a tenté de jouer les illusionnistes, lors de son discours de rentrée politique, qu’il avait choisi de prononcer devant les patrons, à l’université d’été du Medef, le 30 août dernier.

C’était la première fois qu’un président de la République y intervenait et les patrons l’ont applaudi comme leur homme. Leur dirigeante, Laurence Parisot, a même trouvé son gouvernement « génial ». Sarkozy a annoncé une « deuxième phase des réformes », qui comprend, outre une suppression de postes de fonctionnaires plus massive pour 2008 que les 23 000 de cette année, un projet d’augmentation de la TVA pour alléger les charges du patronat, la disparition du contrat à durée indéterminée, la fusion ANPE-Unedic qui permettra entre autres de renforcer le contrôle sur les chômeurs et de les sanctionner plus durement, la franchise médicale... Une offensive en règle contre les classes populaires, qui n’a d’autre objectif que de maintenir et accroître les profits des gros actionnaires.

Qu’à cela ne tienne, Sarkozy a prétendu, sans rire, qu’il travaillait pour le bien de tous, salariés, paysans, chefs d’entreprise, s’adressant plus particulièrement, parmi ces derniers, aux petits patrons. Avec, à l’appui de sa démonstration, des contre-vérités grossières, telles que « le travail de tous fait la richesse de chacun », une version populaire, en somme, des poncifs éculés selon lesquels la compétitivité des entreprises, la bonne santé de leurs bénéfices seraient les emplois et les bons salaires de demain. Il est vrai que cette fable est devenue la pensée unique aussi bien dans les partis de droite qu’au Parti socialiste, dont Sarkozy s’est complu à souligner la déconfiture en présentant la commission présidée par Attali, l’un de ses derniers transfuges. « Peut-être que je suis celui qui sait le mieux exploiter les richesses du Parti socialiste », a-t-il raillé.

En matière de pouvoir d’achat, Sarkozy s’en remet aux patrons auxquels, reprenant le slogan-titre de l’université du Medef, il demande de « jouer le jeu » : « Vous devez respecter l’obligation de négocier sur les salaires. Vous devez faire un effort sur les salaires chaque fois que c’est possible. » Il demande du donnant donnant au patronat, un semblant de négociation sur les salaires contre les mesures anti-ouvrières qu’il entend obtenir par le dialogue social, grâce à la complicité des directions syndicales. Sarkozy espère éviter l’affrontement avec les travailleurs, tablant sur les effets démoralisateurs des capitulations, des ralliements à son pouvoir, dupe du même coup de son habileté qu’il ne doit qu’à l’absence d’opposition organisée à sa politique.

Le patronat, lui, attend la mise en œuvre de cette « deuxième phase » de son offensive avec impatience, et ce d’autant plus que la crise qui a ébranlé le système financier mondial exacerbe la concurrence internationale. Parisot l’a fait savoir, à sa manière, en indiquant qu’il fallait reculer l’âge de départ à la retraite à 61 ans en 2012 et 62 ans en 2020. Dimanche 2 septembre, la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, a répondu sur le même ton. « Bien sûr, a-t-elle déclaré, que nous préparons un plan de rigueur, mais ce plan de rigueur, il est destiné à la fonction publique pour l’essentiel. » Il s’agissait de confirmer le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique en 2008, une mesure promise pour 2007, mais cette ancienne femme d’affaires n’a pas employé le mot « rigueur » par hasard.

La cote de popularité de Sarkozy peut faire illusion sur ceux-là mêmes qui nous ont ressassé sa « légitimité », dont ses adversaires du Parti socialiste, le mécontentement n’en est pas moins profond, à la mesure des difficultés et des souffrances du chômage, des bas salaires, de l’absence d’avenir. Il ne demande qu’à s’exprimer, qu’à s’organiser, qu’à devenir une force. Nombre de salariés, de jeunes, de militants syndicalistes, qui ont participé ces dernières années aux mobilisations et aux luttes, n’ont pas abdiqué de leur combat, de leur contestation du système, de leurs aspirations à une autre société. Ils cherchent aujourd’hui les moyens de résister et, pour beaucoup, de préparer une riposte d’ensemble du monde du travail qu’ils savent être, par expérience, après les luttes de 2003 contre la réforme des retraites et de 2006 contre le CPE, le seul moyen de stopper l’offensive du patronat et du gouvernement.

... Pour l’urgence sociale et démocratique, pour préparer une contre-offensive du monde du travail.

Galia Trépère

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Commentaires
C
SE RENSEIGNER AUPRES DES CAISSES MALADIES POUR CONNAITRE LA Réalité des sommes prélevées : soit 20 Euros //...... 50 E médicaments + 50 Actes paramédicaux +50 transports ambulances + 50 récollements des consultations ALD. soit 20 Euros.<br /> <br /> RENSEIGNEZ-vous !!!
A
Je souhaite m'associer à la pétition contre les franchises médicales; sait-on que les 50 Euros de limitation ne sont pas cantonnées à une seule affectation, mais à quatre : 50 Euros pour les médicaments-50 EUROS pour les actes paramédicaux - 50 Euros pour les transports en ambulances et 50 Euros prélevés pour les actes médicaux. SOIT 20 EUROS ANNUELS ET NON PAS 50 COMME ON NOUS L'AVAIT AFFIRME...!
B
Pour info, un blog-repertoire de différents blogs de gauche :<br /> <br /> http://blogsdegauche.blogspot.com/
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