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12 septembre 2008

les privilèges bel et bien de retour

troisordres

  On croyait les privilèges abolis en France depuis un certain 4 août 1789. Erreur ! Ces dernières années ont vu leur retour triomphal. Aujourd'hui, en Sarkozie, cette "République irréprochable", plus on est riche, moins on paye d'impôt sur le revenu ! En juin dernier, la publication d'un rapport de la commission des Finances de l'Assemblée nationale sur les "niches fiscales" a officialisé ce fait.
 
C'est ainsi que l'on apprend que ces fameuses "niches" représentent aujourd'hui pour l'Etat un manque à gagner de 73 milliards d'euros. A force de dégrèvements et autres crédits d'impôt les plus riches des Français parviennent à s'affranchir de la contribution commune, au sens de l'article 13 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Les 1000 premiers bénéficiaires des niches fiscales, dont le revenu annuel moyen atteint 1,2 million d'euros, ne payent que 100 000 euros d'impôt en moyenne là où ils devraient en payer 400 000. Pis encore, 150 d'entre eux n'acquittent aucun impôt ! Certains perçoivent même un chèque du Trésor ! Contrairement à l'engagement de 1789, quand on est très riche en France, on ne contribue pas "à raison de ses facultés". Comme sous l'Ancien Régime, une poignée d'aristocrates parivennent à se dégager de l'impôt citoyen. Pour une poignée de privilégiés, l'impôt progressif devient régressif.
 
L'Ancien Régime, on le sent aussi quand l'Etat se comporte tel le roi de France suppliant le clergé, exempté d'impôt, de lui accorder un "don gratuit". C'est ainsi que Total, fort de ses 12 milliards d'euros de bénéfices, ait offert "30 à 40 millions d'euros" au financement de la "prime à la cuve", versée aux ménages non imposables se chauffant au fioul. L'Etat n'a rien de trouver de mieux que de s'en réjouir publiquement, en lieu et place de taxer ses superbénéfices. Mais ce n'est pas dans la logique de la maison que de taxer les plus riches et les plus puissants.
 
  Pendant ce temps, le tiers-état, les petites gens, eux, payent l'impôt. Pour eux, évidemment, pas de
passe-droits. Pire, ce sont à eux, et seulement à eux, que l'on exige de faire des efforts. D'accepter de payer des franchises médicales. D'accepter de bosser plus pour gagner autant, quand ce n'est pas moins. Etc.
 
  A quand, donc, la convocation des Etats Généraux ? A quand, la Révolution ?

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