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31 août 2011

Les vacances de Monsieur "Boulot + pour gagner (maintenant c'est sûr) beaucoup moins!"

 François Fillon, l’homme qui depuis maintenant trop de temps dirige une « France (que ses copains ont) ruinée » selon une affirmation lapidaire faite en Corse, tente de meubler la fin des vacances à sa façon. Il était encore sur la plage au moment où il expliquait comment il allait combler un trou dans le sable de la dette, en creusant avec sa pelle sélective un autre trou à côté. Ce « collaborateur » du Chef de l’État français ne renonce pas à dorer toutes les pilules amères, que son idéologie du libéralisme exacerbé va administrer à des Françaises et des Français pris pour des…"veaux" (mot de de Gaulle), désormais seulement plaqués d’or ! L’alchimiste a en charge les effets d’annonce, de telle manière que dans quelques jours l’opinion dominante oublie que toutes les erreurs, pourtant présentées comme des panacées à la crise, ne sont pas imputables à son mentor.

Le Président a continué ses vacances comme si de rien n’était, alors que le voilier gouvernemental, qui prenait l’eau de toutes parts, a viré de bord ! En cet été au temps variable, on balance à l’eau tout ce qui a été pourtant présenté durant les quatre années du mandat présidentiel comme des mesures géniales, inspirées par un génie de l’économie, ayant émaillé chaque été par des rencontres instructives. Les escapades du grand Nicolas ont toujours été savamment mises en scène. Je sais : vous avez perdu les repères des vacances de M. Boulot plus pour gagner moins (ce n’était pas une promesse électorale, et ce sera donc la seule qu’il tiendra !)
Tout juste élu en 2007, Nicolas Sarkozy bronze au large de la Tunisie et de la Libye sur le yacht de Vincent Bolloré, avant de partir pour les États-Unis, pour une très médiatisée visite à Wolfeboro en compagnie du couple Bush. Il pique-nique avec eux, laissant la famille et l’amie de la famille, qui ne l’est plus, au bord d’un lac peuplé d’une espèce que l’on ne prévoyait pas en voie de disparition : le millIardaire américain ! Virée en bateau de luxe en petite tenue et ardoise réglée par on sait qui ! Un été bling-bling, pour journaux politiques majeurs comme Closer, VSD, Gala, ou Paris Match… qui préludait aux subprimes assassins.
On a fait des vacances de l’année suivante « une belle histoire » de Michel Fugain, car il fallait faire oublier les fastes et les exagérations médiatiques de l’été précédent. « C’est un beau roman, c’est une belle histoire, c’est une romance d’aujourd’hui. Il rentrait chez lui, là-haut vers le brouillard. Elle descendait dans le midi, le midi. Ils se sont trouvés au bord du chemin, sur l’autoroute des vacances, c’était sans doute un jour de chance. Ils avaient le ciel à portée de main, un cadeau de la providence, alors pourquoi penser au lendemain ? (…) » Divorcé de Cécilia, Nicolas Sarkozy rejoint sa nouvelle compagne, Carla Bruni, dans le fort de Brégançon, lieu de vacances traditionnel des présidents français. Il terminera ses vacances dans la propriété des Bruni au Cap Nègre… Une forme de sagesse permettant de penser que l’eau fraîche, et ce qui va avec… suffisait au bonheur estival.
En fait, il y eut le périple mexicain et sa villa paradisiaque au printemps 2009, mais ce ne fut qu’un écart « officiellement officieux » et d’ailleurs, il fut vite estompé par le fait que, victime d’un malaise vagal à la fin du mois de juillet, Nicolas Sarkozy sortit de l’hôpital pour se rendre encore une fois au Cap Nègre, où il passa tout le mois d’août. En trois étés, on était passé des vacances de « la consécration », à celles de la « séduction », et enfin à la séquence « récupération ». Trois scénarios avec photos volées et double page sur papier glacé, comme le veut la tradition.
L’an passé, en 2010, le contexte était à la « résignation », puisque la cote de popularité était dans les abysses des sondages pourtant malaxés par des corrections opportunes. Fiston avait été recalé à son examen de passage à la tête de l’EPAD de la Défense, et la crise était combattue par le renflouement des banques et des constructeurs de bagnoles invendables. Après que Madame la Présidente ait terminé une prestation « remarquable » dans le film de l’été, il était temps de réfléchir aux vrais problèmes : comment se sortir de l’affaire Woerth-Bettencourt ? L’été le plus pourri du mandat, pourtant sous un soleil radieux et avec, à la clé, une histoire de tout à l’égout chez la belle famille ! Vivement le retour au boulot, qui eut lieu le 25 août avec un conseil des Ministres en voie de rénovation, car incapables de juguler l’effondrement du château de sable des mesures sarkozistes, attaqué par le tsunami de la spéculation.
En 2011 se sont terminées les vacances de la « discrétion » absolue.
On ne bronze plus à Brégançon ou ailleurs sur le budget de la République (c’est trop dangereux) et on distille l’idée qu’il n’y a véritablement pas de repos du « papa guerrier ». Il quitte la plage pour, d’un coup d’aile, aller discuter avec ses « collaborateurs », il bosse avec les grands du monde, il honore les morts pour la France, et laisse à ses proches le soin d’annoncer les « bonnes » nouvelles, comme ce fut le cas pour Alain Juppé lors de l’entrée des libérateurs à Tripoli.
Aujourd’hui, il est retourné au bureau, pour mettre en œuvre le triptyque « patrie » (victoire en Libye et sacrifice des soldats français), « famille » (arrivée du nouveau-né) et « travail » (rencontres multiples autour de la crise). La fin du « travailler plus pour gagner plus » avec les exonérations des heures supplémentaires ; la pseudo mort du bouclier fiscal et de l’ISF, qui va conduire un Français ayant 500 000 euros de revenus à s’acquitter de… 250 euros d’impôt de solidarité par mois ; la mort de la croissance, sacrifiée sur un AAA totalement illusoire, car les spéculateurs attendent simplement la mi-2012 pour passer à l’attaque (surtout si les socialistes sont au pouvoir). Et tout est à l’avenant !
En fait, durant cet été au Cap Nègre, le Président aurait simplement du faire ce constat incontournable. Toutes les statistiques publiques en effet l’attestent : si la France est en déficit, comme la Grèce, l’Espagne, et l’Italie, c’est accessoirement sous l’effet de la crise et du ralentissement de l’activité, et c’est principalement parce que, depuis dix ans,  la droite a conduit une politique de baisse des impôts, en faveur des couches les plus favorisées, qui a contribué à creuser gravement les déficits sans augmenter les performances économiques.

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